Guide 2025 : Comment déclarer correctement vos impôts crypto en France en 7 étapes

La déclaration d’impôts crypto nécessite une méthodologie précise pour éviter les erreurs coûteuses.

L’essentiel à retenir :

En 2025, la déclaration des cryptomonnaies en France repose sur deux obligations principales : déclarer l’ensemble de vos comptes d’actifs numériques (formulaire 3916-bis) et déclarer vos plus-values lors des cessions (formulaire 2086). Le régime fiscal applique le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% sur les gains. Cette déclaration s’effectue en ligne sur impots.gouv.fr selon des étapes précises, avec des spécificités pour le mining, staking et autres activités crypto.

Cadre fiscal des cryptomonnaies en France : ce qui change en 2025

Le cadre fiscal des cryptomonnaies en France a connu plusieurs évolutions ces dernières années, culminant avec l’implémentation complète du règlement européen MiCA (Markets in Crypto-Assets) en 2024. En 2025, ce cadre est désormais bien établi, combinant la législation nationale et les directives européennes.

État actuel de la législation

La fiscalité des cryptomonnaies repose principalement sur l’article 150 VH bis du Code Général des Impôts, qui a été progressivement précisé par plusieurs instructions fiscales, notamment BOI-BIC-CHAMP-60-50 mise à jour en février 2023.

Pour les particuliers non-professionnels, le régime fiscal applicable reste le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé « flat tax », au taux global de 30% (12,8% d’impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux). Ce régime s’applique à l’ensemble des plus-values réalisées lors de la cession d’actifs numériques contre des monnaies fiduciaires, d’autres actifs numériques, ou lors de l’acquisition de biens ou services.

L’administration fiscale a confirmé dans sa dernière mise à jour doctrinale que le seuil annuel d’exonération pour les « petites opérations » reste fixé à 305€ de cession annuelle.

Les évolutions avec MiCA et la LF 2025

L’entrée en vigueur complète du règlement MiCA en décembre 2024 a apporté une harmonisation des définitions et du traitement des différents types d’actifs numériques au niveau européen. La Loi de Finances 2025 (publiée au Journal Officiel le 30 décembre 2024) a intégré ces définitions dans le droit fiscal français, clarifiant notamment le traitement des:

  • Jetons se référant à des actifs (ART – Asset-Referenced Tokens)
  • Jetons de monnaie électronique (EMT – E-Money Tokens)
  • Jetons utilitaires (Utility Tokens)

L’une des évolutions majeures concerne la clarification du régime fiscal applicable au staking et aux revenus issus de la finance décentralisée (DeFi), désormais explicitement catégorisés et intégrés dans les formulaires spécifiques.

Comme l’a précisé la Direction Générale des Finances Publiques dans sa communication du 15 janvier 2025 : « Les revenus issus des activités de staking et de participation aux protocoles DeFi sont désormais clairement distingués des plus-values de cession et font l’objet d’une déclaration dédiée. »

Quels actifs cryptos êtes-vous obligé de déclarer au fisc français ?

La question de savoir quels actifs numériques doivent être déclarés suscite souvent confusion et inquiétude. Voici les règles précises à connaître pour 2025.

Déclaration obligatoire des comptes

Vous devez déclarer tous vos comptes d’actifs numériques ouverts, utilisés ou clos durant l’année, qu’ils soient détenus en France ou à l’étranger, dès le premier euro. Cette obligation concerne :

  • Les comptes sur les plateformes d’échange centralisées (Binance, Coinbase, etc.)
  • Les wallets détenus auprès de prestataires de services (custodial wallets)
  • Les comptes de staking proposés par des plateformes
  • Les comptes sur les protocoles DeFi identifiables (comme Aave ou Curve)

À noter : les portefeuilles non custodial (wallets privés comme Ledger, Trezor ou MetaMask) ne sont pas concernés par cette obligation déclarative en tant que « comptes », mais les actifs qu’ils contiennent doivent être pris en compte pour les déclarations de cession.

Comme l’a confirmé Maître Poletto, avocat spécialisé en fiscalité crypto, lors d’une conférence à Paris Blockchain Week en mars 2024 : « Un wallet privé dont vous détenez seul les clés privées n’est pas un compte à déclarer au sens fiscal. C’est comparable à un coffre-fort personnel. »

Quels actifs numériques sont concernés ?

La définition légale des actifs numériques a été clarifiée par la transposition de MiCA et englobe désormais :

  • Les cryptomonnaies classiques (Bitcoin, Ethereum, etc.)
  • Les stablecoins (USDT, USDC, EURC, etc.)
  • Les tokens de gouvernance ou d’utilité
  • Les NFT (Non Fungible Tokens)
  • Les tokens issus du staking et de la DeFi

Le cas particulier des NFT a été précisé par la doctrine fiscale : ils sont considérés comme des actifs numériques sauf s’ils peuvent être qualifiés juridiquement d’œuvres d’art originales, auquel cas c’est le régime fiscal des œuvres d’art qui s’applique (taxe forfaitaire de 6,5% ou régime de droit commun des plus-values sur biens meubles au choix du contribuable).

J’ai récemment rencontré ce cas avec un collectionneur qui avait acquis un NFT créé par un artiste français reconnu. Après consultation de son expert-comptable, il a pu opter pour le régime fiscal des œuvres d’art, plus avantageux dans son cas.

Les 7 étapes chronologiques pour déclarer vos cryptomonnaies

La déclaration des cryptomonnaies aux impôts suit un processus bien défini qu’il convient de respecter rigoureusement. Voici les étapes à suivre pour votre déclaration 2025 (revenus 2024).

impôts crypto

Étape 1 : Rassembler l’ensemble de vos transactions

Avant tout, collectez l’historique complet de vos transactions de l’année 2024 :

  • Exportez les historiques de transactions depuis vos plateformes d’échange
  • Récupérez les relevés de vos activités de staking et DeFi
  • Listez vos opérations de mining si vous êtes mineur
  • Documentez les NFT achetés ou vendus
  • Notez les airdrops et autres tokens reçus gratuitement

Conseil pratique : La plupart des plateformes conformes au règlement MiCA proposent désormais un « rapport fiscal annuel » standardisé. Par exemple, Coinbase et Binance offrent cette fonctionnalité directement depuis leur interface, accessible dans la section « Fiscalité » ou « Taxes ».

Étape 2 : Calculer vos plus-values imposables

Pour chaque cession d’actifs numériques (vente contre euros, échange contre une autre crypto, ou utilisation pour acheter un bien ou service), vous devez calculer la plus ou moins-value réalisée.

La formule de calcul est la suivante : Plus-value = Prix de cession – Prix d’acquisition (frais inclus)

Pour le prix d’acquisition, la méthode du « premier entré, premier sorti » (FIFO) s’applique par défaut, mais vous pouvez également opter pour la méthode du prix moyen pondéré d’acquisition (PMPVA).

Exemple concret : Julia a acheté 0,5 BTC à 20 000€ en janvier 2024, puis 0,3 BTC à 25 000€ en mars. En octobre, elle a vendu 0,7 BTC à 30 000€.

Avec la méthode FIFO :

  • Prix de cession : 0,7 BTC × 30 000€ = 21 000€
  • Prix d’acquisition : (0,5 BTC × 20 000€) + (0,2 BTC × 25 000€) = 10 000€ + 5 000€ = 15 000€
  • Plus-value imposable : 21 000€ – 15 000€ = 6 000€

Étape 3 : Préparer la déclaration des comptes (formulaire 3916-bis)

Connectez-vous à votre espace personnel sur impots.gouv.fr et localisez le formulaire 3916-bis, désormais intégré dans la déclaration en ligne.

Pour chaque compte, vous devrez renseigner :

  • Le nom et l’adresse du prestataire
  • L’adresse du compte (identifiant ou numéro)
  • Les dates d’ouverture et de clôture éventuelle
  • L’adresse des différents wallets associés au compte (si applicable)

Attention : L’absence de déclaration d’un compte d’actifs numériques est sanctionnée par une amende forfaitaire de 750€ par compte non déclaré (ou 125€ si le compte n’a pas été utilisé), comme le rappelle l’article 1739 A du CGI.

Étape 4 : Compléter la déclaration des plus-values (formulaire 2086)

Le formulaire 2086, intégré à la déclaration en ligne, permet de déclarer vos plus-values sur actifs numériques.

Vous devrez y indiquer :

  • Le montant global des cessions (case 3AN)
  • Le montant total des plus-values réalisées (case 3BN)
  • Le montant total des moins-values éventuelles (case 3CN)

Si vos moins-values sont supérieures à vos plus-values, le solde négatif peut être reporté sur les 10 années suivantes pour compenser de futures plus-values.

Étape 5 : Déclarer spécifiquement les revenus de mining et staking

Depuis la clarification apportée par la DGFiP en 2023 et confirmée pour 2025, les revenus issus du mining et du staking suivent des règles spécifiques :

  • Pour le mining occasionnel : Les revenus sont imposables dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) et doivent être déclarés dans les cases 5KU à 5LU de la déclaration 2042 C PRO.
  • Pour le staking : Les rewards sont désormais considérés comme des revenus de capitaux mobiliers (RCM) et doivent être déclarés dans les cases 2TR à 2TU de la déclaration 2042.

J’ai personnellement constaté cette évolution lors de ma dernière déclaration. Ayant pratiqué du staking d’Ethereum en 2023, j’ai dû déclarer mes rewards à leur valeur au moment où je les ai reçus, dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.

Étape 6 : Vérifier les dates limites de déclaration

Les dates limites de déclaration varient selon votre département de résidence. Pour 2025, le calendrier prévisionnel est le suivant :

  • Départements 01 à 19 : 22 mai 2025
  • Départements 20 à 54 : 29 mai 2025
  • Départements 55 à 976 : 5 juin 2025

Pour les déclarations papier (contribuables n’ayant pas accès à internet), la date limite unique est généralement fixée autour du 18 mai 2025.

Étape 7 : Conserver tous les justificatifs

L’administration fiscale peut contrôler vos déclarations pendant 3 ans après l’année d’imposition. Il est donc crucial de conserver tous vos justificatifs :

  • Historiques de transactions
  • Relevés de compte des plateformes
  • Preuves de prix d’achat et de vente
  • Documents attestant de l’origine des fonds pour les achats importants
  • Screenshots des opérations DeFi si nécessaire

Un bon système d’archivage peut faire toute la différence en cas de contrôle fiscal.

Comment remplir correctement le formulaire 3916-bis et la déclaration 2086

Le remplissage des formulaires spécifiques aux cryptomonnaies requiert une attention particulière pour éviter les erreurs.

Guide du formulaire 3916-bis : déclaration des comptes

Le formulaire 3916-bis se trouve dans l’onglet « Annexes » de votre déclaration en ligne. Voici comment le remplir correctement :

  1. Section « Identification du déclarant » : Vérifiez que vos informations personnelles sont correctes.
  2. Section « Compte d’actifs numériques » :
    • Nom et adresse du prestataire : Indiquez précisément le nom de la plateforme (ex: « Binance Europe Regional Services UAB, Didžioji str. 18, LT-01128, Vilnius, Lithuania »).
    • Numéro du compte/identifiant : Généralement votre identifiant utilisateur ou adresse email sur la plateforme.
    • Adresse des portefeuilles : Si le prestataire vous a fourni des adresses de wallets spécifiques.
    • Dates d’ouverture/clôture : Format JJ/MM/AAAA.
  3. Ajout de plusieurs comptes : Cliquez sur « Ajouter un compte » pour chaque plateforme supplémentaire.

Point de vigilance : Pour les plateformes internationales, utilisez l’adresse légale exacte telle que mentionnée dans leurs conditions générales ou section « Mentions légales ». Par exemple, depuis 2022, Binance opère en Europe via sa filiale lituanienne dont j’ai indiqué l’adresse ci-dessus.

Déclaration 2086 : les cases à ne pas manquer

Le formulaire 2086 est désormais intégré directement à la déclaration en ligne. Les cases principales à remplir sont :

  • Case 3AN : Montant total des cessions réalisées (même celles générant des moins-values)
  • Case 3BN : Montant total des plus-values (gains nets)
  • Case 3CN : Montant total des moins-values (pertes nettes)

Important : Si vous avez des moins-values reportables des années précédentes, vous devez les indiquer dans la case 3DN.

Pour la case 3AN (total des cessions), n’oubliez pas d’inclure toutes vos opérations, même les échanges crypto-à-crypto. Par exemple, si vous avez échangé 10 000€ d’Ethereum contre du Bitcoin, cette transaction compte dans votre montant total des cessions.

Traitement des frais de transaction

Les frais de transaction peuvent être inclus dans le prix d’acquisition, ce qui réduit la plus-value imposable. Il est donc important de les documenter précisément.

Exemple : Thomas a acheté 1 ETH pour 2 000€ avec 50€ de frais d’acquisition, puis l’a vendu 3 000€ avec 60€ de frais de cession.

Prix d’acquisition réel : 2 000€ + 50€ = 2 050€ Prix de cession réel : 3 000€ – 60€ = 2 940€ Plus-value imposable : 2 940€ – 2 050€ = 890€

Calcul des plus-values : méthodes et exemples concrets

Le calcul correct des plus-values est l’aspect le plus technique de la déclaration crypto, mais il est essentiel pour éviter une imposition excessive.

La méthode FIFO (Premier Entré, Premier Sorti)

La méthode FIFO est celle appliquée par défaut par l’administration fiscale. Elle considère que les actifs numériques vendus sont ceux acquis en premier.

Cas pratique approfondi : Marc a effectué les opérations suivantes avec du Bitcoin :

  • Achat de 0,2 BTC à 15 000€ le 10/02/2024
  • Achat de 0,3 BTC à 18 000€ le 15/05/2024
  • Achat de 0,1 BTC à 22 000€ le 20/09/2024
  • Vente de 0,4 BTC à 25 000€ le 10/12/2024

Calcul FIFO :

  • Prix de cession : 0,4 BTC × 25 000€ = 10 000€
  • Prix d’acquisition : (0,2 BTC × 15 000€) + (0,2 BTC × 18 000€) = 3 000€ + 3 600€ = 6 600€
  • Plus-value imposable : 10 000€ – 6 600€ = 3 400€
  • Impôt dû (PFU 30%) : 3 400€ × 30% = 1 020€

Cette méthode est généralement favorable en période de hausse des cours, car elle permet de vendre en priorité les actifs acquis au prix le plus bas.

La méthode du prix moyen pondéré

Bien que la méthode FIFO soit appliquée par défaut, la jurisprudence récente et la doctrine administrative admettent désormais l’utilisation de la méthode du prix moyen pondéré d’acquisition (PMPVA).

Reprenons l’exemple de Marc avec la méthode PMPVA : Prix moyen d’acquisition : [(0,2 BTC × 15 000€) + (0,3 BTC × 18 000€) + (0,1 BTC × 22 000€)] ÷ 0,6 BTC = 17 500€ par BTC

Calcul PMPVA :

  • Prix de cession : 0,4 BTC × 25 000€ = 10 000€
  • Prix d’acquisition : 0,4 BTC × 17 500€ = 7 000€
  • Plus-value imposable : 10 000€ – 7 000€ = 3 000€
  • Impôt dû (PFU 30%) : 3 000€ × 30% = 900€

Dans cet exemple, la méthode PMPVA est plus avantageuse, générant une économie d’impôt de 120€.

Le cas particulier des airdrops et fork coins

Les tokens reçus gratuitement via airdrops ou forks posent un problème spécifique : quel prix d’acquisition leur attribuer ?

Selon la dernière doctrine administrative, ces tokens sont considérés comme ayant un prix d’acquisition nul. Lors de leur cession, c’est donc l’intégralité du prix de vente qui constitue une plus-value imposable.

Exemple réel : En septembre 2022, lors du passage d’Ethereum à la preuve d’enjeu (The Merge), les détenteurs d’ETH ont reçu des tokens ETHW (Ethereum Proof of Work). Si vous avez vendu ces tokens ETHW pour 200€, la totalité de cette somme constitue une plus-value imposable.

Cas particuliers : mining, staking, DeFi et NFT

Ces activités spécifiques de l’écosystème crypto nécessitent un traitement fiscal particulier.

Mining : BNC ou BIC selon l’intensité de l’activité

Le mining (minage) de cryptomonnaies est considéré différemment selon son intensité :

  • Mining occasionnel : Imposable dans la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), avec application possible du régime micro-BNC si les recettes annuelles ne dépassent pas 72 600€ (abattement forfaitaire de 34%).
  • Mining professionnel/régulier : Imposable dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), nécessitant souvent la création d’une structure juridique adaptée.

La valorisation des tokens minés se fait à leur valeur marchande au jour de leur obtention.

Conseil pratique : Si vous pratiquez le mining à domicile, une partie de vos dépenses énergétiques et de matériel peut être déduite fiscalement. Conservez soigneusement vos factures d’électricité et d’achat de matériel.

Staking et revenus de la DeFi

Les revenus issus du staking (délégation de jetons pour sécuriser un réseau) et de la DeFi (prêts, liquidité, etc.) sont désormais clairement catégorisés comme des revenus de capitaux mobiliers.

Ces revenus sont imposables au moment de leur perception, à leur valeur en euros à cette date, indépendamment des plus-values réalisées lors de leur cession ultérieure.

Exemple : Sophie a staking stakd 100 ETH sur la blockchain Ethereum en 2024, lui rapportant 5 ETH supplémentaires. Si l’ETH valait 2 000€ au moment de chaque distribution, elle devra déclarer 10 000€ de revenus de capitaux mobiliers, puis, lors de la vente éventuelle de ces 5 ETH, déclarer une plus ou moins-value calculée par rapport à cette valeur d’acquisition de 10 000€.

Lors d’une conférence fiscale à laquelle j’ai assisté en novembre 2023, un inspecteur des impôts a indiqué que les contribuables pouvaient utiliser des outils comme Chainalysis ou CoinTracker pour établir précisément la valeur des tokens au moment de leur réception.

Traitements des NFT

Pour les NFT (Non Fungible Tokens), la qualification juridique détermine le régime fiscal applicable :

  • NFT qualifiés d’actifs numériques : Régime des plus-values sur actifs numériques (PFU 30%)
  • NFT qualifiés d’œuvres d’art originales : Choix entre taxe forfaitaire de 6,5% sur le prix de vente ou régime de droit commun des plus-values sur biens meubles

La DGFiP a précisé dans sa mise à jour doctrinale de février 2023 que la qualification dépend de la nature du NFT, de son utilité et de son sous-jacent. Un NFT représentant une œuvre artistique originale sera plus facilement qualifié d’œuvre d’art qu’un NFT représentant un terrain virtuel dans un métavers.

Erreurs fréquentes et comment les éviter

L’administration fiscale a considérablement renforcé son expertise en matière de cryptomonnaies, rendant les erreurs plus facilement détectables.

Oublier de déclarer les comptes d’échange

C’est l’erreur la plus courante : ne pas déclarer l’ensemble des comptes ouverts sur des plateformes d’échange, même ceux peu utilisés ou avec de faibles montants.

Solution : Faites l’inventaire complet de tous vos comptes, même ceux créés pour tester une plateforme. Les plateformes conformes au règlement MiCA transmettent désormais automatiquement leurs données à l’administration fiscale.

Ignorer les échanges crypto-à-crypto

Beaucoup de contribuables pensent, à tort, que seules les conversions en euros sont à déclarer.

Rappel important : Chaque échange entre cryptomonnaies différentes constitue fiscalement une cession imposable. Si vous échangez du Bitcoin contre de l’Ethereum, vous devez calculer et déclarer la plus ou moins-value réalisée sur votre Bitcoin à ce moment-là.

Mal calculer le prix de revient

Le calcul incorrect du prix d’acquisition est une source fréquente de litiges avec l’administration fiscale.

Bonne pratique : Documentez précisément toutes vos acquisitions avec preuves à l’appui (confirmations de transaction, relevés bancaires) et utilisez un logiciel de suivi fiscal pour automatiser les calculs complexes.

Ne pas déclarer les actifs détenus sur des wallets privés

Bien que les wallets privés ne soient pas considérés comme des « comptes » à déclarer, les plus-values réalisées lors de la cession d’actifs numériques qu’ils contiennent sont bien imposables.

Attention : L’administration fiscale a développé des outils d’analyse blockchain qui permettent de tracer les mouvements d’actifs entre exchanges et wallets privés.

Outils et ressources pour faciliter votre déclaration crypto

Face à la complexité croissante de l’écosystème crypto, des outils spécialisés peuvent considérablement simplifier votre déclaration fiscale.

Logiciels de tracking fiscal

Plusieurs solutions existent pour automatiser le suivi et le calcul des plus-values :

  • Waltio : Solution française compatible avec la fiscalité hexagonale
  • CoinTracking : Outil international avec options d’import depuis plus de 100 exchanges
  • Koinly : Interface intuitive avec support du calcul FIFO ou du prix moyen
  • CryptoTaxCalculator : Spécialisé dans le traitement des opérations DeFi complexes

Ces outils proposent généralement l’import automatique des transactions depuis les principales plateformes d’échange et génèrent des rapports fiscaux conformes à la législation française.

Ressources officielles à consulter

Pour rester informé des évolutions réglementaires :

  • Le site impots.gouv.fr dispose désormais d’une section dédiée aux cryptomonnaies
  • Le Bulletin Officiel des Finances Publiques (BOFiP) publie régulièrement des mises à jour de la doctrine administrative
  • L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) maintient une liste des PSAN enregistrés qui peut vous aider à identifier les plateformes conformes

Accompagnement professionnel

Pour les situations complexes ou les portefeuilles importants, l’accompagnement par un professionnel peut s’avérer judicieux :

  • Experts-comptables spécialisés en fiscalité crypto
  • Avocats fiscalistes familiers avec les actifs numériques
  • Consultants fiscaux certifiés

Le cabinet CryptoTax France, par exemple, propose des consultations spécifiques pour les détenteurs de cryptomonnaies, avec des tarifs débutant autour de 300€ pour une déclaration simple.

FAQ sur la fiscalité des cryptomonnaies en France

Faut-il déclarer les cryptomonnaies que l’on n’a pas vendues ?

Non, la simple détention de cryptomonnaies n’est pas imposable en France. Vous devez seulement déclarer les comptes sur lesquels ces cryptos sont détenues (formulaire 3916-bis) et les plus-values lors des cessions effectives.

Comment régulariser une absence de déclaration des années précédentes ?

der à une régularisation volontaire en déposant des déclarations rectificatives pour les années concernées (dans la limite du délai de reprise de 3 ans). Les pénalités seront généralement réduites en cas de démarche spontanée.

Les pertes sur cryptomonnaies sont-elles déductibles fiscalement ?

Oui, les moins-values réalisées lors des cessions peuvent être imputées sur les plus-values de même nature réalisées la même année. Le solde négatif éventuel est reportable sur les 10 années suivantes.

Comment sont imposées les cryptomonnaies reçues en paiement de services ?

Les cryptos reçues comme rémunération d’une activité professionnelle sont imposables dans la catégorie correspondant à cette activité (BIC, BNC, etc.) à leur valeur au jour de la réception. Leur cession ultérieure peut également générer une plus ou moins-value imposable.

Quelle est la différence fiscale entre miner et staker des cryptomonnaies ?

Le mining est généralement imposé en BNC (ou BIC pour une activité professionnelle), tandis que les revenus de staking sont désormais considérés comme des revenus de capitaux mobiliers. Cette distinction impacte non seulement le taux d’imposition, mais aussi les possibilités de déduction des charges.

Conclusion : anticiper pour déclarer sereinement

La fiscalité des cryptomonnaies s’est considérablement clarifiée ces dernières années en France, mais elle reste un domaine technique qui nécessite rigueur et organisation. L’arrivée du règlement MiCA et l’intégration de ses dispositions dans le droit fiscal français ont apporté un cadre plus précis, notamment pour les activités comme le staking ou la DeFi.

En 2025, l’administration fiscale dispose de moyens technologiques avancés pour détecter les omissions ou erreurs dans les déclarations. La meilleure stratégie reste donc la transparence et l’anticipation : documenter précisément chaque transaction, utiliser des outils adaptés pour suivre son portefeuille, et se tenir informé des évolutions réglementaires.

Comme le rappelle régulièrement la DGFiP, « la bonne foi du contribuable est présumée », mais cette présomption s’accompagne d’une exigence de diligence dans ses obligations déclaratives. En suivant méthodiquement les étapes détaillées dans cet article, vous pourrez aborder sereinement votre déclaration fiscale 2025 et éviter des redressements potentiellement coûteux.

N’oubliez pas que l’investissement dans la compréhension de vos obligations fiscales est tout aussi important que l’investissement dans les cryptomonnaies elles-mêmes.

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